La remise en état des rames taguées coûte 4 millions d'euros par an à la SNCF (2 M€ pour la seule région parisienne). L'entreprise, qui suit spécifiquement le phénomène depuis l'année 2000, a décidé de créer en 2008 une cellule anti-tag spécialisée au sein de la SUGE (sûreté générale de la SNCF, la police ferroviaire) .
En 2009, 20 tagueurs ou groupes de tagueurs ont été interpellés. Certains ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et à de fortes amendes, allant jusqu'à 20 000 euros.
La SNCF a décidé de ne plus rien laisser passer: chaque rame taguée est recensée, photographiée, la signature du tag relevée afin de constituer des dossiers étoffés, transmis à la justice après l'interpellation d'un tagueur.
Comment fonctionne cette cellule? Que risque un tagueur pris en flagrant délit ? Quel est l'impact d'un tag sur la disponibilité des rames?
Lutte anti-tag à la SNCF - mai 2010 - www.cargnelli.info from Bruno Cargnelli on Vimeo.
Reportage de Bruno Cargnelli au Technicentre SNCF de Villeneuve St Georges - mai 2010
interviews / prise de vue /montage / infographies
La chasse au tag - et aux tagueurs- est lancée (lire également ici). On relèvera bien sûr un paradoxe puisque Thalys, filiale de la SNCF, a donné le coup d'envoi de son compte à rebours vers la grande vitesse en direction d'Amsterdam et Cologne en invitant 4 pointures du graff à … taguer une rame.
Le 15 septembre 2009, jonone156 seakone sozyone et zedz s'en sont donc donné à cœur joie en gare du Nord.
Mais ils étaient alors présentés comme des artistes à part entière, créateurs d'images urbaines et colorées. Olivier Poitrenaud, Directeur Général de Thalys, plaçait d'emblée la manifestation sur le plan artistique et culturel.
Voir le reportage réalisé par Newzy.fr à cette occasion
N'accablons cependant pas trop rapidement la SNCF et sa filiale pour cette incohérence. Sans doute faut-il y voir une nouvelle illustration de la complexité croissante de notre environnement en général, et de notre société en particulier.
En temps que grande entreprise publique, il est normal que la SNCF s'intéresse à l'évolution des goûts et des pratiques culturelles contemporaines. Elle le fait lorsqu'elle fait évoluer les tenues de ses agents, ou les couleurs et les matériaux décorant les voitures qu'elle confie à Christian Lacroix. La gare du Nord, première gare d'Europe et troisième au monde pour le trafic voyageurs (180 millions par ans) a déjà accuilli des manifestations artistiques comme “l'art en gare“, et héberge à demeure des sculptures et installations contemporaines. Elle est l'un des lieux privilégiés d'échange entre artistes et grand-public, et il n'y a donc rien de choquant à ce qu'elle héberge des manifestations mettant en valeur les cultures urbaines et les arts de la rue.
Mais dans le même temps, la SNCF est une grande entreprise publique qui doit des comptes à ses donneurs d'ordres (la région ïle-de-France par le biais du STIF pour les RER trains de banlieue), et à ses clients. Dépensant 4 M€ par an pour remettre en état les rames taguées (son budget total de nettoyage des trains atteint 135 M€/an), elle se doit de contenir un phénomène que les clients considèrent comme une gêne. D'abord parce qu'il ruine tous les efforts faits en matière de propreté des trains (un client apercevant un tag pensera toujours que la rame est sale, même si elle sort de nettoyage), et ensuite parce que les sommes en jeu sont loin d'être négligeables. Par ces temps de rigueur budgétaire, économiser un ou deux millions d'euros sur le budget “détaguage“ ne chagrinerait personne, bien au contraire! La chasse aux tagueurs est donc déclarée.
Dégradation ou expression culturelle: selon le regard que l'on porte sur lui - et donc le mérite que l'on attribue à son auteur - le tag peut conduire, au choix, au tribunal ou au musée.
à propos de l'auteur: Bruno Cargnelli |
Pour ceux qui mettent en doute le caractère culturel de cette pratique, nous les invitons à consulter la page de Wikipedia consacrée au graffiti
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Graffiti ]
et plus particulièrement au taguage de trains.
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Graffiti#Trains_et_m.C3.A9tros
Regardez aussi l'interview du tagueur Kzed réalisée par France 2
témoignage vidéo anonyme d'un de ces tagueurs de tous les jours. Il y revient sur sa pratique, et ses motivations.
Télécharger le DVD La Province S'organise VOL.2 Clic ici réaliser par la province s'organise www.laprovincesorganise.com Site N°1 sur la culture urbaine de province www.laprovincesorganise.com www.laprovincesorganise.com www.laprovincesorganise.com www.laprovincesorganise.com
Écrire commentaire
mohamed (jeudi, 10 mars 2011 21:55)
au bagne les taggeurs
ras le bol de leur c.......ies infantiles