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Le nouveau Moyen-Orient reconfiguré par l'Arabie saoudite et les ... - Courrier international (jeu., 18 mai 2023)
Les ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe et d’autres États arabes se sont mis d’accord le mois dernier à Djeddah pour dire que le monde arabe devait jouer un rôle de premier plan afin de mettre fin au conflit en Syrie. Signe d’une volonté claire de moins dépendre des grandes puissances étrangères en matière de géopolitique dans la région, cette décision est aussi un rappel d’une évidence : le Moyen-Orient peine depuis longtemps à trouver une unité régionale sur le plan idéologique ou structurel. Dans la période postcoloniale des années 1950, 1960 et 1970, cet ordre régional était régi par l’idéologie dominante du panarabisme, alors que les mouvements pronasséristes et pseudo-socialistes prenaient le pouvoir dans des pays comme l’Égypte, la Libye et l’Irak. Ce qui donna lieu à une période de rhétorique antioccidentale et anti-israëlienne, de militarisation des sociétés et des économies, et l’installation de régimes autoritaires. Les monarchies comme la Jordanie et autres pays du Golfe ont dû résister à cette vague pour éviter le renversement de leurs régimes. Puis il y eut les années des “printemps arabes” à partir de 2011, qui ont vu une vague de colère et d’opposition déferler contre les régimes [despotiques] en place dans la région. Dans les pays où ces soulèvements ont réussi, la plupart des mouvements révolutionnaires se sont délités à cause d’une absence de programme commun et de figures fédératrices. Les dirigeants élus démocratiquement en Égypte et en Tunisie, par exemple, ont été remplacés par [ou ont dérivé vers] de nouveaux régimes autoritaires. Vers un nouvel ordre régional Le nouvel ordre régional [ayant brièvement émergé après les “printemps arabes”], composé de gouvernements démocratiq
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Les Émirats arabes unis se retirent d'une coalition de forces navales ... - Zone Militaire (Wed, 31 May 2023)
Créée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la « Combined Maritime Forces » est une coalition navale internationale dirigée des États-Unis depuis Bahreïn. Actuellement, elle chapeaute cinq forces navales. Ainsi, déployée notamment dans l’océan Indien, la force opérationnelle navale combinée 150 [ou CTF 150, pour Combined Task Force], se concentre sur la lutte contre les trafics illicites susceptibles de financer les organisations terroristes. La CTF-151 est chargée, depuis 2009, de lutter contre la piraterie au large de la corne de l’Afrique tandis que la CTF-152 a la mission d’assurer la sécurité dans le golfe Persique. De création plus récente, la CTF-153 fait la même chose… mais en mer Rouge. Enfin, la CTF-154 s’occupe de la formation et de l’entraînement en matière de sécurité maritime. Jusqu’à présent, 38 pays participaient à cette coalition navale. Ils ne sont plus que 37 désormais, les Émirats arabes unis ayant annoncé, ce 31 mai, qu’ils venaient de s’en retirer pour une raison qu’ils n’ont pas précisée. « À la suite de l’évaluation de la coopération effective entre tous les partenaires, il y a deux mois, les Émirats arabes unis ont retiré leur participation aux Forces maritimes combinées », a en effet indiqué le ministère émirien des Affaires étrangères, via un communiqué relayé par l’agence de presse officielle WAM. Faut-il y voir un lien avec l’annonce faite le 5 avril dernier par le ministère iranien des Affaires étrangères au sujet de la nomination d’un ambassadeur aux Émirats arabes unis, alors que cela faisait huit ans que le poste était vacant… en raison des tensions diplomatiques entre Téhéran et Abou Dhabi? Cette décision fait d’ailleurs partie d’un mouvement plus large, l’Iran et l’Arabie Saoudite ayant amorcé un rapprochement, sous l’égide de la Chine. Par ailleurs, le 21 mai, Téhéran a affirmé qu’il était « possible » d’assurer la sécurité dans le golfe Persique – et en particulier dans le détroit d’Ormuz – dans le cadre d’une coopération avec ses voisins, ceux-ci ne devant plus avoir besoin de solliciter l’appui des États-Unis, dont la posture défensive dans la région venait d’être renforcée après l’arraisonnement et la saisie d’au moins deux pétroliers par l’Iran. Cela étant, les Émirats arabes unis sont encore membres de l’opération Sentinel, lancée par les États-Unis en 2019, après une série de sabotages ayant visé des pétroliers près du détroit d’Ormuz. À l’époque, les gardiens de la révolution iraniens avaient été soupçonnés, si ce n’est accusés, de les avoir organisés. En outre, et alors qu’ils avaient joué la carte de la modération à l’endroit de l’Iran malgré ces soupçons, les Émirats arabes unis donnèrent son accord pour accueillir également le quartier général de l’opération navale européenne EMASoH-Agenor, créée à l’initiative de la France afin de « participer à la préservation de la liberté de navigation dans le golfe Arabo-Persique et le détroit d’Ormuz ». Photo : Mztourist – CC BY-SA 4.0
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Entre la Jordanie et l'Arabie saoudite, un mariage princier et politique - Le Monde (Wed, 31 May 2023)
Lors d’un concert gratuit avant le mariage du prince héritier Hussein de Jordanie et sa fiancée, Rajwa Al-Saif, à Amman, le 29 mai 2023. Lors d’un concert gratuit avant le mariage du prince héritier Hussein de Jordanie et sa fiancée, Rajwa Al-Saif, à Amman, le 29 mai 2023. Lors d’un concert gratuit avant le mariage du prince héritier Hussein de Jordanie et sa fiancée, Rajwa Al-Saif, à Amman, le 29 mai 2023. KHALIL MAZRAAWI / AFP Même les Jordaniens les plus allergiques aux mondanités devraient difficilement échapper au mariage royal de l’année au Proche-Orient : depuis quelques jours, toute l’attention des médias du royaume hachémite est tournée vers les noces du prince héritier Hussein avec une jeune architecte saoudienne, Rajwa Al-Saif, prévues jeudi 1er juin. Cette journée, durant laquelle le cortège des nouveaux époux traversera une partie d’Amman, a été déclarée fériée. Symbolique à plus d’un titre, cette union est célébrée avec faste par la Couronne. En guise de réjouissances populaires, un concert gratuit a été organisé lundi dans un stade de la capitale : drapeau ou portrait du jeune couple à la main, des milliers de Jordaniens ont vibré sur les airs entonnés par des stars de la pop arabe, comme le Libanais Ragheb Alama, mêlant mélodies suaves et louanges royales. Pour les invités à la noce – les membres du gratin jordanien, auxquels se joindront des têtes couronnées et d’autres hôtes de marque comme la première dame américaine Jill Biden –, diverses réceptions seront données par le roi Abdallah II et son épouse, Rania, dès mercredi soir. Ce mariage est censé marquer un moment de retrouvailles nationales, après une période de marasme économique, de dissensions familiales et d’incertitudes sur le rôle du royaume hachémite sur une scène régionale en recomposition. Un moment de parenthèse festive, dans un pays qui craint d’être toujours plus marginalisé, quant à sa fonction de pivot diplomatique ou son statut de gardien des Lieux saints de Jérusalem. L’ensemble régional auquel appartient la Jordanie, le Levant, jadis locomotive du Proche-Orient, n’est plus que l’ombre de lui-même ; les richissimes pays du Golfe ont pris l’ascendant. Sur la scène intérieure, « l’affaire Hamza » a laissé des séquelles : le populaire prince, ancien héritier au trône et demi-frère du roi, reste en résidence surveillée, deux ans après avoir été accusé de complot contre Abdallah avec la complicité de deux personnalités proches de l’Arabie saoudite. Une version à laquelle une partie des Jordaniens n’a jamais cru. L’épisode, faisant craindre pour la stabilité, s’est accompagné d’une susceptibilité croissante du palais face aux critiques. Les noces consolident aussi l’intronisation du prince Hussein, âgé de 28 ans, comme futur roi. Son portrait figure déjà depuis des années dans les bâtiments officiels à côté de ceux de son père et de son défunt grand-père, homme charismatique dont il porte le prénom. Hussein a été nommé prince héritier en 2009, après que son père, Abdallah, eut retiré ce titre à Hamza. Il vous reste 53.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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Retour de la Syrie dans la Ligue arabe : «Bachar al-Assad n'a ... - Libération (Thu, 18 May 2023)
La chercheuse Agnès Levallois décrypte les raisons de la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe alors que Damas s’apprête à participer, vendredi en Arabie Saoudite, à son premier sommet depuis 2010. Pour la première fois depuis 2010, la Syrie participe au sommet de la Ligue arabe, organisé vendredi dans la ville saoudienne de Jeddah. Une réintégration qui réhabilite un peu plus le régime de Bachar al-Assad, responsable pourtant d’un conflit sanglant qui a fait plus de 500 000 morts et des millions de déplacés. Pour Agnès Levallois, maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et vice-présidente de l’iReMMO (Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient), le rapprochement des pays arabes avec Damas ne fait pas consensus au sein de la communauté internationale. Comment expliquer ce retour de la Syrie sur la scène internationale ? Cette volonté a été lancée par les pays du Golfe, en particulier les Emirats arabes unis qui ont été les premiers à rouvrir leur ambassade à Damas, en décembre 2018. L’Arabie Saoudite leur a emboîté le pas plus récemment, début mai. L’objectif est de contrer l’influence iranienne en Syrie. Ces deux pays ont compris que leur retrait du pays avait permis de laisser le champ libre à Téhéran, ce qu’ils veulent éviter à tout prix. L’Arabie Saoudite du prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) cherche par ailleurs à prendre la tête de la diplomatie régionale. Le sommet de la Ligue arabe, qui se tient à Jeddah, est ainsi une manière de concrétiser son autonomisation sur la scène régionale. En se rapprochant de Damas, Riyad et Abou Dhabi signent enfin la fin du processus de contre-révolution entamé en 2011, considérant que ces mouvements de contestation touchent à leur fin. La réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe est-elle aussi un moyen de blanchir le régime de Bachar al-Assad ? Les pays arabes, en particulier les Etats du Golfe, ne sont pas du tout sensibles à la question des droits de l’homme. D’où le retour en force dans la région des régimes autoritaires, qui avaient semblé avoir été ébranlés en 2011 et en 2019. C’est une parenthèse qu’ils souhaitent absolument refermer et ils n’ont donc aucun scrupule à se rapprocher du régime de Bachar al-Assad. Cette stratégie permettra-t-elle réellement de contrer l’influence iranienne ? Ça va être compliqué. On a vu par exemple que le président iranien Ebrahim Raïssi a débarqué à Damas quelques jours seulement après l’annonce de la normalisation des relations entre la Syrie et l’Arabie Saoudite. Il s’agit d’un signal très fort envoyé par Téhéran pour rappeler à son allié syrien que c’est lui qui est venu à son secours durant la guerre et qui lui a permis de rester au pouvoir. Je ne crois pas que Bachar al-Assad, de son côté, n’ait pas pu donner une quelconque garantie aux pays du Golfe sur la perte d’influence de l’Iran. Les Etats de la Ligue arabe ont fait le pari d’amener peu à peu Bachar al-Assad à des concessions, notamment sur les questions du retour des réfugiés, de la lutte antiterroriste et sur le fléau du trafic de captagon. Pensez-vous que le régime syrien peut encore tenir ses promesses ? Sur les questions du terrorisme comme du retour des réfugiés, Bachar al-Assad a toujours su qu’il a entre ses mains une capacité de nuisance qu’il brandit et qui tétanise la terre entière. Il tente de faire comprendre à tous ceux qui ne sont pas de son côté qu’ils pourraient en subir les conséquences. Tout cela dans l’objectif de retrouver une stature sur la scène régionale. La lutte contre le trafic de captagon est la priorité de l’Arabie Saoudite, puisque cette drogue ravage sa jeunesse. Mais il y a très peu de chance que le régime syrien mette en œuvre les mesures qu’il s’est engagé à prendre. J’ai du mal à comprendre ce que MBS a véritablement à gagner dans ce processus, si ce n’est montrer qu’il est l’homme fort de la région, puisque Bachar al-Assad n’a jamais tenu la moindre promesse. Dans quelle mesure la normalisation de ces relations diplomatiques va-t-elle permettre de reconstruire la Syrie ? L’objectif de Bachar al-Assad est effectivement d’obtenir de l’argent de la part des pays du Golfe. L’Arabie Saoudite veut de son côté éviter que ce pays arabe tombe complètement dans l’orbite iranienne, en particulier sur la question de la reconstruction. Finalement, Bachar al-Assad apparaît comme le grand gagnant de cette guerre ? Ce régime a toujours su utiliser sa position géopolitique. Le régime de Hafez al-Assad (1971-2000) avait déjà obtenu des financements considérables de la part des pays du Golfe, et de l’Arabie saoudite en particulier, face à Israël. Bachar al-Assad appuie sur les mêmes ressorts qui avaient été utilisés par son père dans le passé. A contre-courant de l’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis, quels pays étaient réticents à la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe ? Le Qatar, qui a beaucoup soutenu la révolution syrienne et qui cherche à se détourner de l’Arabie Saoudite, a annoncé qu’il ne s’opposerait pas à la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe mais ce n’est pas pour autant qu’il renouera les relations diplomatiques. Le Maroc, contrairement à son voisin algérien, adopte la même position. Comment se positionnent les Européens ? Il existe une vraie tension en Europe sur la question de la normalisation avec Damas. Deux pays, la France et l’Allemagne, y sont fermement opposés, tandis que d’autres (l’Italie, l’Autriche, la Grèce, la République tchèque…) y sont plutôt favorables. Certains Etats européens ont même déjà rouvert leur représentation diplomatique à Damas. L’ambassadrice tchèque n’a par exemple jamais quitté la Syrie. La normalisation des relations entre la Syrie et les pays arabes risque d’accroître les tensions au sein des Européens. Un projet de loi américain, baptisé «antinormalisation du régime de Bachar al-Assad», prévoit d’élargir les sanctions contre la Syrie et ses soutiens… Le président Joe Biden a toujours été clair sur ce propos. Il est hors de question que les Etats-Unis lèvent les sanctions contre Damas et entament un processus de normalisation.
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Analyse - Les États-Unis tentent de rétablir les liens avec l'Arabie saoudite à l'occasion d'un deuxième voyage de haut niveau - Zonebourse.com (Fri, 02 Jun 2023)
Avec deux visites de haut niveau en moins d'un mois, les États-Unis espèrent rétablir les liens avec l'Arabie saoudite après plusieurs années de désaccord et de méfiance croissante. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken arrivera la semaine prochaine pour rencontrer des responsables du premier exportateur mondial de pétrole, a indiqué le département d'État. Cette visite fait suite à celle effectuée le 7 mai par le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. Bien qu'aucune avancée ne soit attendue, les analystes estiment que le but de ce voyage est de regagner un peu d'influence auprès de Riyad sur les prix du pétrole, de repousser l'influence de la Chine et de la Russie, et de nourrir l'espoir d'une éventuelle normalisation israélo-saoudienne. Dans un bref communiqué, le département d'État a déclaré que M. Blinken se rendrait du mardi au jeudi pour discuter de la coopération économique et sécuritaire, ainsi que pour une réunion du Conseil de coopération États-Unis-Golfe et une conférence sur la lutte contre les militants de l'État islamique. Il devra faire face à une relation américano-saoudienne mise à mal par des différends sur l'Iran et le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi en 2018, et affaiblie par l'affaiblissement d'un accord pétrole contre sécurité qui a uni les pays pendant des décennies. Le président Joe Biden a pris un départ difficile avec Riyad après avoir déclaré en 2019 qu'il le traiterait comme "le paria qu'il est" et, peu après son entrée en fonction en 2021, avoir publié une évaluation du renseignement américain selon laquelle le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman avait approuvé l'opération visant à capturer ou à tuer Khashoggi. L'Arabie saoudite a nié toute implication du prince héritier. Malgré une visite de M. Biden en Arabie saoudite en juillet 2022 destinée à améliorer les relations, Riyad a irrité Washington trois mois plus tard lorsque le groupe OPEP+, qui comprend la Russie, a réduit la production de pétrole avant les élections américaines de mi-mandat où les prix de l'essence étaient en jeu. Les difficultés sont antérieures à l'administration Biden. Les dirigeants saoudiens étaient mécontents de la négociation par les États-Unis de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, qui, selon les pays du Golfe, les rendait vulnérables à la possibilité que Téhéran finisse par se doter d'armes nucléaires. L'Iran nie toute ambition de ce type. Et alors que le président américain Donald Trump a abandonné le pacte en 2018, Riyad était en colère contre son incapacité à prendre des mesures de rétorsion contre l'Iran après une attaque de drones et de missiles en 2019 contre les installations pétrolières saoudiennes d'Abqaiq et de Khurais. Washington et Riyad ont imputé ces attaques à Téhéran, qui en a nié la responsabilité. "Ils (les Saoudiens) voulaient voir les décombres rebondir à Téhéran après Abqaiq", a déclaré David Des Roches, de l'Université nationale de défense des États-Unis, ajoutant que Riyad s'attendait à ce que M. Trump réagisse en ordonnant des frappes aériennes. Les autorités saoudiennes n'ont pas répondu à une demande de commentaire. LA FIN DU PÉTROLE CONTRE LA SÉCURITÉ ? Deux changements à long terme viennent s'ajouter aux défis auxquels Blinken est confronté. Premièrement, le pilier de longue date des relations américano-saoudiennes, à savoir la fourniture de sécurité par les États-Unis en échange d'un approvisionnement régulier en pétrole saoudien, s'est étiolé. Les États-Unis, aujourd'hui premier producteur mondial de pétrole, ne sont plus aussi dépendants du brut saoudien qu'ils l'étaient dans les années 1970. "Les deux côtés de l'équation - l'accès privilégié à l'énergie saoudienne et la défense de l'Arabie saoudite par les États-Unis contre les défis étrangers - semblent avoir disparu", a déclaré Chas Freeman, ancien ambassadeur des États-Unis en Arabie saoudite. Deuxièmement, la montée en puissance de la Chine, qui est désormais le premier acheteur de pétrole saoudien et la première source d'importations saoudiennes, ainsi que le "pivot" des États-Unis vers l'Asie, ont incité Riyad à couvrir ses paris géopolitiques. "Pendant la guerre froide, les États-Unis pouvaient compter sur les Saoudiens pour soutenir leurs grandes initiatives stratégiques. À la fin de la guerre froide, les Saoudiens n'avaient pas vraiment le choix", explique Gregory Gause, professeur à Texas A & M. "Aujourd'hui, ils ont le choix", ajoute-t-il. "Aujourd'hui, ils ont le choix", ajoute-t-il. "La période d'unipolarité américaine est pratiquement terminée, les Saoudiens l'ont compris et envisagent d'autres options. Signe de l'évolution des allégeances, l'Arabie saoudite et l'Iran ont déclaré en mars qu'ils prévoyaient de rétablir leurs relations diplomatiques à l'issue de pourparlers tenus à Pékin et dont la teneur n'a pas été révélée. DES RELATIONS NORMALES AVEC ISRAËL PEU PROBABLES L'un des objectifs du voyage de M. Blinken est de renforcer le fait que "les États-Unis sont un acteur fort qui est dans la région pour y rester [...] et que nous ne laisserons pas un vide que d'autres concurrents pourraient combler", a déclaré à la presse le secrétaire d'État adjoint Daniel Benaim. Même s'ils sont tendus, il est peu probable que les liens soient véritablement rompus, car Riyad a besoin de l'armée américaine pour assurer l'approvisionnement en pétrole du Golfe - un rôle que ni la Chine ni la Russie, qui a étendu son influence dans la région, ne semblent prêtes à jouer - et Washington souhaite que Riyad modère les prix du pétrole sur le marché mondial. Néanmoins, il est peu probable que les États-Unis atteignent un de leurs objectifs en temps utile : convaincre Riyad de suivre l'initiative prise en 2020 par des pays arabes, dont les Émirats arabes unis et Bahreïn, de normaliser leurs relations avec Israël dans le cadre des "accords d'Abraham". Mercredi, la principale diplomate américaine pour le Moyen-Orient, Barbara Leaf, a qualifié d'"hyperventilation" les informations parues dans la presse israélienne sur cette possibilité. Elle a déclaré que le prince héritier saoudien avait d'autres priorités - notamment son plan Vision 2030 visant à moderniser l'économie de l'Arabie saoudite et à réduire sa dépendance à l'égard du pétrole - et que des mesures plus modestes, telles que des échanges sportifs, pourraient améliorer les liens avec Israël. "Ce sera le plus difficile", a déclaré un responsable du Golfe sous couvert d'anonymat, suggérant qu'une normalisation était peu probable tant que le roi saoudien Salman était en vie et que le Premier ministre israélien de droite Benjamin Netanyahu était au pouvoir.
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Envoi d'astronautes saoudiens dans l'ISS: «L'Arabie saoudite et les ... - Le Figaro (Fri, 05 May 2023)
Par  Publié le 05/05/2023 à 23:30 , Mis à jour le 06/05/2023 à 15:13 Le prince héritier Mohammed Ben Salman serrant la main à l'astronaute saoudienne Rayana Barnawi à Djeddah, en Arabie saoudite, le 16 avril 2023. SAUDI PRESS AGENCY / REUTERS ENTRETIEN - Mardi 9 mai à 4h43 heure française, l'Arabie saoudite va envoyer deux astronautes - dont une femme - vers la Station spatiale internationale, deux mois après son voisin émirati. Pour David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Iris, ces deux pays sont dans une compétition sur le domaine spatial. David Rigoulet-Roze est chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et rédacteur en chef de la revue « Orients Stratégiques ». LE FIGARO. - Ce mardi, à 4h43 heure française, l'Arabie saoudite va envoyer ses premiers astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS) . Pourquoi ce pays s'intéresse-t-il à l'Espace ? David Rigoulet-Roze. - Il s'agit tout d'abord d'un positionnement stratégique par rapport à son voisin émirati, qui compte une longueur d'avance. Rayana Barnawi et Ali Al-Qarni, les deux astronautes saoudiens choisis, vont rejoindre l'émirati Sultan al-Neyadi qui se trouve déjà dans l'ISS. Il y aura donc trois astronautes arabes simultanément dans l'ISS. Ils sont dans une course à l'Espace. Il y a une émulation stimulante entre ces deux États. L'autorité spatiale saoudienne a été créée en 2018, alors que le centre spatial émirati, lui, remonte déjà à 2006. C'est un peu le même mécanisme de stimuli qu'avec les États-Unis et la Russie… Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 84% à découvrir. Le Figaro Le Figaro Vous avez envie de lire la suite ? Débloquez tous les articles immédiatement. Déjà abonné ? Connectez-vous
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Les EAU président le Conseil de sécurité en promettant de s ... - Arabnews fr (Sat, 03 Jun 2023)
NEW YORK: Les Émirats arabes unis continueront à jouer un rôle constructif en créant un espace d'accord et de consensus sur les nombreuses questions importantes auxquelles est confronté le Conseil de sécurité, a promis l'ambassadrice du pays du Golfe à l'ONU alors qu'elle assumait la présidence du conseil de sécurité de 15 membres, pour la deuxième fois au cours des deux années de mandat des Émirats arabes unis. Lana Nusseibeh a indiqué qu'outre les questions habituelles inscrites à l'ordre du jour du Conseil, à savoir la Syrie, le Yémen, la Palestine, la Libye, l'Irak et le Soudan, les Émirats arabes unis accueilleront un événement phare au niveau ministériel sur le thème du «changement climatique, de la paix et de la sécurité». Cet événement sera présidé par Mariam Almheiri, ministre du Changement climatique et de l'Environnement des Émirats arabes unis.   «Le changement climatique est le défi majeur de notre époque», a déclaré Nusseibeh lors d'une conférence de presse, au siège des Nations unies à New York. «Son ampleur, sa complexité et les réactions qu'il exige sont vraiment sans précédent. Nous avons vu clairement comment le changement climatique influence la capacité du Conseil de sécurité à maintenir la paix et la sécurité internationales», a-t-elle expliqué. «De nombreuses discussions à l'ordre du jour du Conseil portent sur cette dynamique alarmante et ce sera le point principal de notre réunion.» Ce lien entre le changement climatique et la paix et la sécurité internationales exige «un rôle soigneusement calibré» pour le Conseil, et les Émirats arabes unis visent à «façonner une vision commune de ce que ce rôle pourrait être à l'avenir», a indiqué Nusseibeh. COP 28 et changement climatique  En novembre, Dubaï accueillera la conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2023, ou COP28. Depuis 1992, ce forum réunit les gouvernements dans le but de déterminer des politiques visant à limiter l'augmentation de la température mondiale et à atténuer l'impact du changement climatique. Les Émirats arabes unis se sont engagés à réduire à zéro les émissions nettes de carbone d'ici 2050, le premier gouvernement du Moyen-Orient à assumer un tel engagement. Ils ont également été le premier pays de la région à signer l'Accord de Paris en 2016 et ont aussi investi 50 milliards de dollars américains (1 dollar américain = 0,93 euro) dans les énergies propres à l'échelle internationale, en promettant d'investir 50 milliards de dollars supplémentaires d'ici 2030. «Nous sommes très honorés d'accueillir la COP28», a déclaré Nusseibeh. «Non seulement parce qu'il s'agit d'une question existentielle pour tous les pays, notamment les pays du Moyen-Orient, mais aussi parce que nous espérons pouvoir contribuer aux délibérations grâce à notre longue expérience dans le domaine du changement climatique et des énergies renouvelables.» Une autre réunion ministérielle portera sur «les valeurs de la fraternité humaine dans la promotion et le maintien de la paix», en présence du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et du grand imam d'Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb. Nusseibeh a souligné que cet événement «ne pouvait pas arriver à un moment plus opportun.» Elle a signalé: «À l'heure où le monde connaît le plus grand nombre de conflits armés depuis 1945, nous assistons dans le monde entier à une montée de plus en plus inquiétante de l'intolérance, des discours haineux, du racisme et de l'extrémisme, autant d'éléments qui alimentent certainement la violence et divisent les communautés.» L'envoyée des Émirats arabes unis a ajouté qu'«il s'agit de menaces pour la paix et la sécurité internationales, ne se limitant pas à un seul pays ou à une seule région». Elle a précisé que le Conseil de sécurité «n'a toujours pas abordé de manière cohérente le discours de haine, le racisme et d'autres formes d'extrémisme en tant que multiplicateurs de menace qui favorisent l'explosion, l'escalade et la récurrence des conflits». «Nous croyons donc qu'il s'agit d'une occasion d'aborder cette question. Nusseibeh a mentionné que le monde «a besoin de toute urgence que les dirigeants politiques renouvellent leur engagement en faveur de la paix, de la tolérance et de la fraternité humaine, et que leurs actions soient renforcées par une approche de l'ensemble de la société centrée sur ces valeurs partagées». Le 8 juin prochain, la présidence des Émirats arabes unis organisera également une réunion d'information sur le renforcement de la coopération entre l'ONU et la Ligue des pays arabes. Cette réunion sera présidée par Khalifa Shaheen, ministre d'État émirati au ministère des Affaires étrangères, en présence de Guterres et d'Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, qui prononcera un briefing. Lors de la dernière présidence des Émirats arabes unis en mars 2022, le Conseil de sécurité a salué «la forte coopération entre l'ONU et la Ligue arabe» et s'est engagé à renforcer ce partenariat. Les membres du Conseil ont également souligné l'importance de «la participation pleine, égale et significative des femmes à la prévention et au règlement des conflits et à la consolidation de la paix, ainsi que la contribution positive des jeunes». Nusseibeh a soutenu que son pays continuerait ce mois-ci à s'appuyer sur ces engagements, surtout en promouvant le rôle des femmes et des jeunes, en luttant contre le terrorisme et en encourageant une culture de la tolérance afin de renforcer et de soutenir la paix et la stabilité dans la région. Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
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Iran: Le retour en diplomatie à la stratégie du contournement et de la ... - Arabnews fr (Sat, 03 Jun 2023)
En dépit des tentatives visant à éclabousser et étouffer son héritage, allant par moment jusqu’à l’occultation de ses photos, l’interdiction de ses ouvrages et le déboulonnage de ses statues, le bourguibisme est toujours ancré dans les esprits des générations tunisiennes. « Bourguiba ne meurt Jamais, il est irremplaçable, il s’est assuré une place au panthéon de l’histoire », commente l’écrivain Abdelaziz Kacem. L’Académie Tunisienne des sciences des lettres et des arts, Beit al-Hikma, a organisé les 1er et 2 juin un colloque international pour commémorer le 120ème anniversaire de Bourguiba et célébrer le jour de son grand retour triomphal le 1er juin 1955. « C’est sous cette double symbolique que s’est tenue cette rencontre internationale afin d’honorer le fondateur de l’Etat national Tunisien, le faire sortir de l’oubli dans lequel il a été maintenu depuis des décennies », souligne le professeur et président de l’académie, Mahmoud Ben Romdhane lors de la séance d’ouverture marquée par la présence de Foued Mbazaa, Mohamed Ennaceur, des ambassadeurs et une pléiade d’universitaires de renom, de l’Algérie, de la France et des États-Unis d’Amérique. Ce colloque fait suite au séminaire organisé par l’Académie et l’Association des études bourguibiennes en juin 2022 autour du thème Bourguiba le réformateur. Il vise à restituer une réalité historique et sa contribution exceptionnelle dans la fondation de l’Etat national. Le sujet a été abordé sous un angle académique tout en étant conscient de la fascination qu’a souvent exercée Bourguiba sur ceux qui l’ont connu ou approché.  Lire la suite  NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français. 
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Bachar al-Assad réhabilité par la Ligue Arabe : Syrie, une honte ... - Challenges (Fri, 02 Jun 2023)
Le 19 mai dernier, le président syrien Bachar al-Assad, costume sombre, chemise bleue et cravate rose, souriant, a été accueilli à sa descente d’avion par le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salman, afin d’assister à Djeddah au 32e sommet de la Ligue arabe d’où il avait été exclu à la fin de 2011. Réaction de Noura Ghazi, avocate et porte-parole des détenus et des victimes du "boucher de Damas" : "C’est un jour de tristesse, de colère et de frustration". Le régime d’al-Assad, un des plus cruels du monde, corrompu jusqu’à la moelle, ne survit économiquement que grâce au trafic d’une drogue de synthèse, le Captagon, dont il inonde le Proche-Orient, et au soutien indéfectible de la Russie poutinienne ou de l’Iran des mollahs. Le pouvoir de décision censé être à Damas se trouve à Moscou et à Téhéran. Renvoi d’ascenseur : quand Poutine s’est lancé dans l’invasion de l’Ukaine, le despote arabe a applaudi cette "correction de l’histoire avec le rétablissement de l’équilibre international rompu depuis la chute de l’Union soviétique". Un régime barbare  Il faut, pour mesurer la barbarie de ce régime, l'ouvrage "le livre noir des Assad" publié au Seuil en octobre dernier sous le titre Syrie Le Pays brûlé. Témoignages, reportages, analyses, se succèdent pour décrire la sauvagerie inouïe avec laquelle un tyran massacre son peuple et règne par la terreur permanente. Tout a commencé avec le père, Hafez Al-Assad, porté au pouvoir par un putsch en 1970, qui a mis en place un régime policier sous lequel les camps de détention, la torture, l’assassinat d’hommes politiques, de journalistes, de diplomates, ainsi que le massacre des populations civiles étaient les moyens courants du clan vainqueur pour se maintenir contre toute opposition. L’auteur de ce livre, Subhi Hadidi, décrit ainsi la nature de ce régime : "La structure ternaire (militaire, sécuritaire et économique), n’est pas en elle-même confessionnelle, elle n’est pas plus alaouite que sunnite, quelle que soit la composition confessionnelle de chaque appareil ou sous-appareil d’Etat. Il n’en reste pas moins que la décision politique est le fait d’une poignée d’individus, un clan, appartenant à la communauté alaouite. La cohésion de ce groupe n’est cependant pas d’ordre confessionnel, dans le sens d’une adhésion commune à une secte religieuse, mais relève avant tout d’intérêts et de privilèges partagés qui déterminent chez ses membres le sentiment d’une communauté de destin." Recul de l'Occident  À la suite des "printemps arabes" déclenchés en Tunisie à la fin de 2011, les Syriens ont été gagnés par le mouvement de libération que le pouvoir en place a réprimé férocement. Les puissances occidentales, le président Obama en tête, ont alors fixé une ligne rouge au-delà de laquelle elles interviendraient : l’usage d’armes chimiques. Quand il fut avéré en 2013 que, près de 1500 civils furent tués au gaz sarin dans la banlieue de Damas, l’intervention s’imposa. Le Premier ministre britannique Cameron n’a pas reçu l’aval de son Parlement. Le Président de la République française, François Hollande, lui, était près; mais, après réflexion, le président Obama, se refusant à renouveler les mésaventures connues par les Etats-Unis en Afghanistan et en Irak, préféra se déjuger. Al-Assad avait les mains libres, et elles devinrent de plus en plus sanglantes. En 2015, les Russes, eux, intervenaient, mais pour donner leur aide militaire et politique au dictateur. Le groupe Wagner, complétant l’aviation russe, déploya ses mercenaires dans la destruction. La Syrie est alors devenue une autocratie carcérale, une vaste "machine de mort", avec des centres de torture, des "prisons-abattoirs", où les pires abjections sont commises sur les prisonniers, hommes, femmes, enfants, martyrisés, torturés, violés. Les privations de nourriture, les exécutions sans procès, les pendaisons de masse, les violences sexuelles, ont fait des prisons de Bachar de vastes abattoirs. Peine perdue  Le 20 septembre 2016, le président Hollande déclarait devant l’Assemblée de l’ONU : "La tragédie syrienne sera devant l’histoire une honte pour la communauté internationale si nous n’y mettons pas fin rapidement." Peine perdue, car le veto russe au Conseil de sécurité assure la pérennité du sinistre régime. La guerre civile a fait au moins 300.000 morts. 13 millions de Syriens ont fui leur foyer, dont 7 millions constituent la plus importante population de réfugiés au monde. L’Allemagne en a accueilli environ un million. La France, 10.000…
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